Les Pages d'Isabelle
Le journal du raid 2015
30/07/2015
Ce matin, nous prenons un peu de temps pour ranger la voiture, opération que nous devons régulièrement renouveler sous peine de ne plus rien retrouver dans nos affaires.
La route enchaine virages, tunnels, ascensions, descentes et toujours, toujours, toujours de l'eau. Partout de l'eau. Celle des fjords, celles des torrents, celles des magnifiques cascades qui descendent du Glacier du Briksdalsbre et se versent dans les lacs glaciaires. Il faudrait pouvoir apporter des yeux supplémentaires tant le spectacle est partout.
Nous apercevons au détour de la route un hangar rempli de tracteurs qui ont l'air pas tout jeune... On s'arrête pour voir çà de plus près. En fait, il s agit d'un homme passionné par ces machines, et qui les restaure. Je le trouve dans son garage affairé à la restauration d'un tracteur. Dommage, il ne parle que le norvégien et pas nous. La conversation est impossible, nous lui faisons lire notre petit texte en Norvégien inscrit dans le road book qui décrit le raid.
Il nous laisse faire toute les photos que l'on veut, et nous amène vers son plus vieux tracteur 1947 dont il à l'air très fier et il peut. Dommage, la barrière de la langue ne nous permet pas d'échanger plus.
Nous terminerons la journée assez tard car nous poussons jusque Alesund et ses maisons Art Deco. Je ne me pose pas trop de question : nous nous installons à l'hôtel d'une de ses maisons. Lit douillet, douche "sans carte" et web Le bonheur d'une soirée différente sur le raid.
29/07/2015
230km - réalisé 235 (11H)
Réveil comme on en aimerait plus souvent, ziiiiiip de l'ouverture de la tente et vue sur la montagne depuis notre sac de couchage. La température est un peu fraiche mais le soleil réchauffe vite car il fait beau et notre premier petit déjeuner de raideuses est plus que savouré. Nous commençons à nous organiser
pendant que je replie matelas, duvets, ..... le café chauffe. Nous partons assez tôt pour cette nouvelle étape, impatientes de voir ce qu'elle nous réserve. Nous reprenons nos habitudes, les appareils photos prêts, les arrêts sont fréquents et quelques fois un peu "sioux". Beaucoup de neige encore en montagne, nous redescendons vers les fjords et les prairies très vertes. Nous allons souvent nous retrouver aujourd'hui avec les équipages Norsken (qui font des photos magnifiques), Gilles et Amélie (Mon PCN), Christine et Gordon avec qui nous déjeunerons. En fin d'après midi alors que nous rejoignons le campement du soir, nous nous arrêtons sur le bord de la route près de vaches.
Le fermier s'approche de nous, nous engageons la conversation . Ses vaches ne sont pas remontées pour la traite et il venait les voir. Il nous propose de monter à la ferme. Nous le suivons sur 3 kms de piste qui monte à l'estive. Des bâtiments qui datent de 1920 dans leur jus......si je puis m'exprimer ainsi. Nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux qui nous fait entrer dans l'étable(moi qui est peur des vaches... je me pousse). Mais cela vaut la peine, l'étable n'a jamais été modifiée, on a l'impression de visiter un musée vivant. Petit sourire de notre hôtesse à l'entrée de l'étable :" You don't have the good shoes !" Pas grave elles en verrons d'autres nos shoes.
Cette femme et son commis monte 3 mois de l'année à cette estive. Nous parlons alors que la traite est en cours, prenons quelques clichés. Puis elle nous invite à voir sa maison, devant son insistance nous y allons. Une immense tête d’élan accrochée au mur, des cornes de rennes, un lit pas fait ou s'est installée une chatte et ses chatons, un chien de 20 ans qui vient nous dire bonjour, et le plus jeune qui nous saute dessus pour réclamer une caresse. Y a pas que les shoes qui se salissent ! Nous prenons congés, ravies de ce moment passé hors du temps. Nous arrivons à l'étape bon dernier ou presque, les Toucans manquent aussi à l'appel. Les équipages sont déjà autour du grand BBC organisé. Simone chante en play back une de ses compositions : MAMIE FAIT DU VELO. Le terrain est bien agencé, mais la douche est une arnaque. Une carte pour 3 minutes et le dépassement est en supplément....
Simone propose aux raideurs de prendre une bassine, l'eau est chaude au lavabo, et de se la verser sur la tête. Technique efficace et adoptée par certains. Et zou les cartes douches. Briefing de l'organisation : l'ascension du Glittertindt est annulée en raison des conditions météo exceptionnelles. Nous voulons nous connecter sur le Web, et là encore l'arnaque(payant). Trop de monde pour la bande passante, j'arrive à obtenir le code et la grâce de connecter 2 appareils, mais faut rester près de l'accueil. Nous nous installons dans la voiture pour une petite publication, il est tard, le web répond mieux, mais nous avons vite très froid. Demain c'est l'étape du Geiranger, nous avons décidé de prendre nos 2 jours autorisés par le règlement (pour le reportage) et changeons notre itinéraire (nous allons remonter la côte Norvégienne après le début d’étape du Geiranger et retrouverons le raid en Suède. Les 2 étapes manquantes, nous les avions déjà faites.
28/07/2015
Une bonne nuit sur le Ferry, nous aura fait un bien fou. Levée des 6h pour voir l'approche des cotes Norvégiennes. Le spectacle est d'emblée grandiose et le soleil qui réapparait mais en joie tous les raideurs que l'on croise sur les ponts du bateau. Le petit épisode des billets d'hier soir à souder les équipages et les échanges se font avec facilité. Nous nous découvrons, échangeons les motivations de chacun pour se lancer sur ce type de raid. Manon 7 ans va voir Papillon qu'elle ne connaissait pas la veille et l’emmène avec lui pour lui monter les vues du bateau en poussant son fauteuil roulant comme si elle l'avait toujours connu. Nous n'oublions pas que nous devons prendre des photos car un trophée sur le thème du Ferry est à faire. Alors appareils en bandoulière, rivé à l’œil droit, rivé à l’œil gauche, en vision avec retrait pour contempler son dernier chef d’œuvre,......Le Raid a maintenant commencé.
e bateau longe la cote et dévoile déjà les couleurs scandinaves. Maisons rouges, blanches, oranges, crêtes de montagne blanches, végétation de différents verts et lumière magnifique. Bergen, ville aux allures balnéaire avec se grand soleil, le calme et la sérénité scandinave nous touche déjà. Le respect des autres est frappant des les premières minutes. Mais il y a 210 km de montagne a faire et nous ne nous attardons pas. Des les premiers kilomètres nous en prenons pleins les yeux. la route longe des fjords, traverse les montagnes, la température chauffe en bas et baisse très rapidement quand la route s"élève. Nous franchissons tunnels après tunnels (jusqu'à 15km de longueur). 2 équipages en on compter l'un 42, l'autre 43. Nous devons trouver la route qui mène au bivouac de ce soir sur un plateau enneigé. Bien sur, au rond point, on prend la mauvaise direction et nous entrons dans un Tunnel de 24 km de long.....Après 7 km et après être passé dans une zone avec un dôme coloré bleue ( il y en a 3 dans ce tunnel pour rompre la monotonie de la conduite), Patricia se rend compte que se n'était pas la bonne route.....il en reste 17 à faire ! plus les 24 de retour !
Pour la première fois j'ai fait un demi tour dans un tunnel .....chut!
Nous finissons par trouver une petite route à une voie qui s'élève au dessus d'un fjord(somptueux) puis nous atteignons le plateau d'altitude. L'hiver a été long et le printemps difficile, la neige n'a pas fondue comme d'habitude et le paysage est a tomber. Nous retrouvons le bivouac au sommet au milieu des névés. Un temps calme, pas de vent, nous plantons notre tente dans un paysage magnifique et inaugurons notre "salle de bain, vestiaire" en la transformant en cabine de wc car pas de toilettes et pas non plus d'arbres à l'horizon. Soirée autour d'un verre avec les bretons et les gaziers du nord. La température fraichie très vite et après une assiette de pâtes au saumon norvégien , le rituel du classement des photos, nous rejoignons frigorifiées nos nouveaux duvets (effectivement la qualité du sommeil dépends d'un bon duvet). A part Ghislaine qui a eu froid en début de nuit, nous sommes ravies de notre investissement. Nous avons chaud malgré les moins 2 ou 3 de la nuit.
27/07/2015
Le réveil à 5 pour aller travailler, pas terrible. Le réveil a 5 heure sous la tente et sous la pluie c'est pas mieux. 730 km nous attendent alors on se pousse, on enfile les capes de pluie et on range tout çà tout mouillé ( à notre avis se ne sera pas la dernière fois....) Hyper sérieuses les filles ce matin, on démarre avant 7 heures. Première halte pour un petit café, on se bat avec une machine qui cause allemand, bref on se retrouve avec 3 café identiques dans 3 tailles de gobelet différents ????? C'est noir, c'est chaud, çà fume et çà réveille ! Les km s'avalent sous des ondées permanentes et souvent diluviennes. On doit préparer le sac pour le ferry du soir, alors on profite d'une accalmie du côté ciel pour s'organiser. Car prendre une seule petite affaire dans la voiture peut demander le quasi vidage du coffre.....Arrivant sur Hirtshals une bonne heure avant, nous décidons de profiter des bords de côtes du nord du Danemark et faisons un petit détour. Toujours sous des murs d'eau intermittents. Mais je ne résiste pas au plaisir de me lancer sur la plage avec la voiture, chose courante ici, puisque l'on peut voir des Danois descendre en voiture a la plage et poser leur serviette à côté de leur auto. Il faut dire qu'il n'y a pas foule non plus.
Mais assez fait "mumuse" le Ferry n'attend pas. Nous si......nous retrouvons l'ensemble des raideurs sur un parking avant l'embarcadère, mais pas d'organisation, pas de Philippe ????? On tente une approche, on se fait refouler, tous les véhicules du raid 'étaient suivis comme de bons petits moutons. Finalement on se gare tous et cherchons une solution, lorsque le portable de Pat et le mien reçoive un message : Coucou les filles bien arrivée ? On rappelle, et on apprend que Philippe est parti ce matin seulement de Paris !! il va arriver en retard, et nous demande à moi et Pat de récupérer les billets. On embarque Gordon pour son "parfait accent Scottish" Billets récupérés, il faut organiser le convoi pour ne pas que d'autres véhicules s'intercalent. Je me retrouve à faire la circulation, récupère un sifflet de l'équipage Breizh Breavers.....un gilet jaune en plus et je me faisais embaucher cher Fjord <Line. C'est juste au moment où nous avions réussit à canaliser le convoi, que la camionnette de l'organisation a pointée le bout de sa calandre.....Je n'ai pas résisté au plaisir de les accueillir à grands coups de sifflets. Tout est rentré dans l'ordre,mais ce petit intermède a permis aux équipages de lier connaissance et de se solidariser. Nous reprenons notre vie de raideuses, un trophée photo est organiser sur le thème du Ferry (à nos appareils)
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